Partenaire particulier

Special partner

Pas de bridge sans partenaire. L’union est nécessaire. Chez les champions, il y a autant d’histoires de paires mythiques que de fâcheries légendaires. Alors, faut-il chercher un mariage d’amour ou de raison ? Pour gagner, faut-il aimer son partenaire ? Quels sont les secrets d’une union durable et fructueuse ?

Partenaires au bridge sans affinités, est-ce possible ?

C’est le nombre de victoires remportées dans les Nationals par la paire “Meckwell”.
Eric Rodwell on piano
Eric Rodwell au piano @Ron Tacchi

Jeff Meckstroth et Eric Rodwell jouent ensemble depuis plus de quarante ans. Les deux Américains ont raflé les plus grands titres. Pourtant, les partenaires de cette paire surnommée “Meckwell”, souvent présentée comme l’une des meilleures au monde, n’ont rien en commun. Meckstroth a été policier avant de passer pro, Rodwell est un intellectuel. L’un joue du piano, l’autre a la passion du golf. «Ils ne dînaient même pas ensemble lors des tournois !», se souvient le triple champion du monde Alain Lévy qui les a souvent affrontés. L’amitié ne peut donc expliquer leur longévité et leur succès. Il faut en revanche l’attribuer à leur confiance mutuelle très forte et à un travail assidu. «Ils ont bossé leur système pendant des heures, tous les jours et pendant des années», affirme leur ancien adversaire.

Eric Rodwell
Eric RodwelL @D.R.
Jeff Meckstroth
Jeff Meckstroth @D.R.

En France, Paul Chemla et Michel Perron ont formé pendant vingt ans une paire tout aussi improbable et brillante. Quatre titres mondiaux et pourtant bien peu d’affinités. «En dehors du bridge, ils partageaient une passion pour les mots croisés, c’est bien maigre», ironise José Damiani, ancien président de la Fédération mondiale. Autour de la table de bridge, Michel Perron brillait par son habileté à ne pas faire d’erreur, Paul Chemla par «son sens de la musique des enchères.» Deux personnalités différentes mais complémentaires qui, à force de travail, ont réussi à parler “le même langage”, à partager la même vision du jeu. Et c’est bien là l’essentiel. «Le bridge est un langage crypté. Si les informations envoyées par l’un sont bien reçues par l’autre, alors c’est gagné», analyse Alain Lévy.

Mariage d’amour

Si ces deux paires atypiques sont entrées dans la légende, l’histoire du bridge est aussi faite de grandes amitiés. Pendant plus de vingt ans, Hervé Mouiel a formé avec Alain Lévy un duo de choc. «C’était mon ami, mon frère», raconte avec nostalgie ce dernier. Ces deux inséparables se sont rencontrés dans les années 1970 dans les clubs de bridge parisiens de la rive gauche. Alors étudiants, Alain et Hervé ont joué des jours et des nuits afin de «consolider leurs acquis.»

Hervé Mouiel and Alain Lévy
Hervé Mouiel et Alain Lévy @D.R.

Au début des années 1980, ils sont fin prêts pour se lancer dans les compétions internationales. La paire solide ne s’est défaite qu’à la mort d’Hervé. «Il n’y a pas un jour qui passe sans que je ne pense à lui», reconnaît avec émotion son partenaire.

Une relation idyllique ? Pas toujours ! Alain et Hervé n’ont pas le même jeu. Le premier est très rigoureux, le deuxième plus créatif. Et difficile pour ces deux caractères bien tranchés de cacher leurs émotions. À Rhodes, au championnat du monde de 1996, Alain se met dans une colère noire : «On gagnait tous les matchs, mais Hervé a fait une enchère qu’il ne devait pas faire… alors je lui ai vraiment mal parlé. Sa femme a fait les valises sur-le-champ.» Il faudra l’intervention de leur capitaine pour apaiser les tensions et qu’ils gagnent finalement la compétition. «À la fin, nous nous sommes jetés dans les bras l’un de l’autre. C’était formidable», se souvient Alain Lévy qui aujourd’hui analyse l’envie infaillible de gagner qui les a portés en haut des podiums : «Hervé avait une volonté de fer, la force de vouloir gagner à tout prix. Il m’insufflait cette force et c’est ça qui nous unissait.»

Mariage de raison

Parfois, l’amitié peut être fragilisée par les enjeux. Le trentenaire Cédric Lorenzini sait de quoi il parle : «J’ai eu des problèmes dans le passé avec des partenaires car je m’énervais facilement. Le bridge, ça peut fracasser des amitiés.» Alors Cédric a travaillé sur lui, notamment avec un coach.

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2 commentaires

  1. bonjour,
    jouer avec. Cedric Lorenzini, c’est tres interessant. Merci. Cependant, sur la forme, c’est vraiment dommage que lors de l’explication, nous n’ayons pas le jeu sous les yeux. On est obligé de faire des allez-retours vers le haut pour revoir le jeu. Cela serait mieux que la fenêtre de correction s’ouvre juste en dessous du jeu. Je suis sûre que c’est possible techniquement…
    Sur le fond, j’aurais préféré un peu plus d’explications, car au 3e problème, perso, je n’aurais pas ouvert avec 10 points. Donc une petite explication aurait été la bienvenue. Merci

  2. J’ai un partenaire particulier et j’aimerais m’entraîner avec lui sur des donnes particulieres ou des donnes issues de tournois. C’est impossible sur Funbridge et c’est bien dommage!
    Merci

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