“Que pouvais-je faire de mieux ?”

Article de bridge La question du dimanche soir par Wilfried Libbrecht

Ce dimanche soir, je reçois un message de Marjorie. Elle m’amuse beaucoup parce que, malgré ses dix-huit ans, c’est un véritable bulldozer au bridge.

Elle est toujours prête à en découdre avec les adversaires que je lui choisis, à travailler et apprendre de nouvelles techniques. Elle me raconte toute fière qu’elle a fait chuter un contrat que la fille à l’autre table n’a pas battu lors d’un match d’entraînement contre les Suédoises.

«Voici la séquence ainsi que ma main en Est et celle du mort :

Ma partenaire a entamé du 2 de Cœur. J’ai fait la levée du 10 puis j’ai rejoué l’As. À ce stade, je savais que le déclarant n’avait plus de Cœur puisque ma partenaire avait entamé du 2 et avait fourni une deuxième carte. Avec un nombre pair de cartes, elle aurait entamé de la plus grosse.»

Moi : «Oui, bien sûr et qu’as-tu rejoué ?»

Elle : «Eh bien, tu vas être fier de moi, j’ai bien rejoué Cœur comme tu nous as appris. Je n’ai pas rejoué mon singleton à Carreau.»

Moi : «Ah oui ? Et pourquoi ne fallait-il pas rejouer Carreau ?»

Elle : «Parce que ça ne sert à rien de rejouer Carreau car mon partenaire n’a pas grand-chose en termes de points d’honneurs. J’ai 13H, il y en a 13 au mort et le déclarant a fait un bicolore cher !»

Moi : «C’est bien vu. Et de toute façon, même s’il a une levée de Carreau, il faudrait que ce soit l’As sinon tout va disparaître sur les Trèfles une fois les atouts retirés. Comment le coup s’est-il poursuivi ?»

Elle : «La déclarante a coupé du 9 de Pique et rejoué le Roi de Pique. Mais je n’ai pas pris tout de suite. Elle a joué un deuxième tour de Pique et j’ai encore laissé passer. Tu nous avais déjà montré une donne dans ce style où il fallait prendre au troisième tour d’atout pour qu’il n’y ait plus d’atout au mort.»

Moi : «Oui, s’il reste des atouts au mort, la déclarante pourrait couper du côté court si tu insistes avec un quatrième coup de Cœur et tu ne la raccourcirais pas. Mais ici, ce plan de défense ne fonctionnait pas.»

Elle : «Bah… La Suédoise a joué deux tours de Carreau et j’ai coupé. Elle a chuté. Mais si elle avait rejoué Pique une troisième fois, j’aurais pris de l’As et rejoué Cœur. Elle aurait été obligée de couper avec son dernier atout et aurait fait deux de chute au lieu d’une de chute.»

Moi : «C’est vrai mais tu as oublié un détail. Elle aurait pu jouer un seul coup de Carreau et tous ses Trèfles. Si elle avait présenté ses Trèfles, tu étais cuite. Soit tu coupais d’un petit et elle surcoupait et ensuite elle continuait à jouer ses cartes maîtresses en attendant que tu coupes de l’As. Soit tu la laissais faire tous ses Trèfles et elle défaussait ses trois derniers Carreaux.»

Elle : «Donc on ne pouvait pas battre le contrat ! Mais reconnais que j’ai mieux joué que la Suédoise à l’autre table qui a rejoué son singleton.»

Moi : «Oui, tu as mieux joué. Mais tu aurais pu encore mieux jouer.»

Elle : «Ah bon ? On pouvait faire chuter ?»

Moi : «Il se trouve qu’on ne peut pas faire chuter le contrat parce que la déclarante peut toujours gagner telles que sont les cartes. Mais n’oublie pas qu’elle ne les voit pas !»

Elle : «Que pouvais-je faire de mieux ?»

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