Les sponsors du bridge à la loupe

Qu’ils soient mécènes ou partenaires, marques, parrains ou institutions, tous contribuent de différentes façons à la notoriété et à la modernité du jeu, au point d’être aujourd’hui devenus incontournables. Décryptage d’une passion aussi bien française que mondiale, dont les enjeux ne se limitent pas à des histoires de gros sous.

N’en déplaise aux esprits chagrins,

les sponsors ne datent pas d’hier mais du XIVe siècle, lorsque la Renaissance combla le fossé entre le Moyen Âge et ce qu’on appelle communément l’Histoire moderne. Un âge d’or, surtout pour les artistes. Les grands peintres de l’époque comptaient beaucoup sur les mécènes, à commencer par Michel-Ange – qui, comme son contemporain Raphaël, reçut le soutien du pape Jules II (décrit de façon mémorable dans le film L’Agonie et l’Extase) – et Léonard de Vinci, dont les protecteurs étaient la famille des Médicis, César Borgia, Ludovic Sforza et François Ier.

Le bridge moderne et ses artistes de la carte, bénéficient, eux aussi, d’un soutien financier à de nombreux niveaux. Il convient de faire le distinguo entre le sponsoring individuel et le sponsoring d’entreprise. Le premier relève du mécénat. Le mécène n’attend rien en retour de sa dotation, sinon l’estime et la considération. Le second attend un retour sur investissement, en termes d’image ou financier, il mise spécifiquement sur la cible incarnée par les bridgeurs et les valeurs que ceux-ci véhiculent.

"Moses" par Michel-Ange. © Jörg Bittner Unna
“Moses” par Michel-Ange © Jörg Bittner Unna

Mécénat

Au nombre des mécènes célèbres, citons madame Simone Del Duca, dont le mari Cino Del Duca, magnat de la presse des deux côtés des Alpes et adorateur du bridge, donna son nom à une coupe qui avait lieu naguère alternativement au Castello Sforza à Milan et au Palais de Chaillot à Paris. Jusqu’à 1 200 joueurs participaient à cette compétition, à la faveur de laquelle la bienfaitrice italienne n’hésitait pas à inviter tout le monde le temps d’une soirée spéciale à l’opéra.

Le collectionneur d’art bolivien Jaime Ortiz-Patiño, lui aussi, fit beaucoup pour le bridge mondial et ce, avant, pendant et après sa présidence à la Fédération mondiale de bridge. Quant au Taïwanais Chen Yeh, qui organise la Yeh Bros Cup, il la dote très généreusement sans pour autant chercher à promouvoir ses propres affaires. Il en est de même de Michael Bambang Hartono, à qui l’on doit l’intégration du bridge aux Jeux olympiques asiatiques de 2018 en Indonésie. On ne saurait être mécène au bridge sans avoir la passion du jeu.

Jaime-Ortiz Patino. Crédit : Youth Worldbridge
Jaime-Ortiz Patiño
© Youth Worldbridge

Durant de nombreuses années, le tournoi sur invitation de La Haye fut dirigé par Henk van Dalen, qui se trouvait être un joueur averti. L’incroyable contribution de Maria Teresa Lavazza (son café manque à tout le monde !) s’explique en partie par le fait qu’elle est elle-même une vraie et talentueuse bridgeuse. En créant la première équipe de professionnels, les As de Dallas, le businessman américain Ira Corn poussa le mécénat jusqu’au patriotisme. Son but était de monter une équipe capable de mettre fin à la suprématie du Blue Team italien. Ce qu’il fit !

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