Interview de Jean-Michel Grosfils par Jérôme Rombaut

inter1-750

Jérôme Rombaut est l’auteur d’une rubrique mensuelle dans le magazine Le Bridgeur, dans laquelle il reprend et analyse une donne jouée dans Funbridge et nous décrit la meilleure façon de la jouer.

Grosfils-photoDans plusieurs articles, il a eu le plaisir de pouvoir compter sur l’aimable collaboration de Jean-Michel Grosfils pour commenter certaines des plus belles donnes qu’ils ont eu l’occasion de jouer sur Funbridge.

Jean-Michel, membre de Funbridge depuis quelques années a gentiment accepté de répondre aux questions de Jérôme et de nous dire ce qu’il pensait du logiciel.

Jean-Michel, comment t’est venue l’idée de t’abonner à Funbridge ?

Vraiment par hasard en fouinant sur Google il y a environ 5 ans… Après des débuts tardifs au bridge et une interruption d’une quinzaine d’années pour avoir plus de temps à consacrer à mon foyer et ma profession, un ancien partenaire m’a recontacté et nous avons redémarré ensemble avec quelques succès dans de grands tournois par paires.

C’est à cette époque que j’ai commencé à m’intéresser de plus en plus à Funbridge. En parallèle et suite au retrait progressif de mon partenaire pour raisons de santé, je me suis lancé dans une activité plus didactique avec la rédaction d’articles de fond et d’analyses de donnes pointues pour une revue belge de bridge.

Et quelle expérience le site t-a-t-il apporté ?

Pour commencer par quelques statistiques, j’ai dû jouer plus de 15 000 donnes en quelques années (dont plus de 2/3 en tant que déclarant). Cela peut paraître beaucoup, mais on y arrive vite car on se connecte quand on veut et tout se passe deux fois plus rapidement qu’à la table.

Cela étant dit, un rapide calcul démontrerait que cela équivaut quand même à 25 ans de bridge à la carte à raison d’un tournoi de 30 donnes par semaine, ce qui m’a donc aidé à rattraper une partie de mon retard.

Cet engouement, assorti d’une analyse systématique des donnes par rapport au champ en paires et IMP, a été une révélation pour moi en me permettant d’acquérir une certaine expertise dans tous les compartiments du jeu, au point de jouer de plus en plus en pilotage automatique.

En toute objectivité, quel est ton regard sur cet outil ?

Tout d’abord, chapeau pour les concepteurs et développeurs ! Dire qu’il n’y a pas si longtemps, on pensait que le bridge ne serait jamais informatisable comme aux échecs…

A l’heure actuelle, je considère que les enchères sont du niveau d’un très bon partenaire occasionnel. A la carte, on est un peu avantagé par la signalisation systématique en pair-impair de la défense ; par contre, le moindre manque de soin se paie cash. En défense, il n’y a pas encore de système de signalisation autre que le pair-impair (mais tu m’as confié que cela allait bouger cette année…) ; cependant, le petit travail habituel de supputation des points et distributions des mains cachées permet généralement de s’en sortir dans la plupart des situations.

S’il y avait un message particulier à faire passer, lequel serait-il ?

Funbridge est un formidable outil pour tout joueur désireux de progresser rapidement, quel que soit son niveau de départ. Mais il faut aussi accepter de s’y plonger avec une certaine humilité, car les classements de série reflètent infailliblement la valeur intrinsèque de chaque joueur, alors que de bonnes paires à la table peuvent être constituées de partenaires certes soudés, mais parfois de niveau individuel assez moyen ou alors inégal.

Du coup, le site est snobé par certains joueurs de tous bords sous prétexte que le programme ne serait pas suffisamment évolué. Cette assertion est évidemment plus satisfaisante pour l’ego que d’oser s’y frotter. Pourtant, force est de constater que Funbridge est souverain à la carte et en défense ; quant aux enchères, les imprécisions sont devenues assez rares et de toute façon, tout le monde est dans le même bateau !

Il n’est donc pas étonnant que de très grosses pointures (toutes nationalités confondues) s’y entraînent assidûment. Et si Funbridge continue son ascension, je prédirais volontiers l’émergence à terme d’une nouvelle discipline officielle au bridge : les compétitions individuelles en salle informatique !